L'inclusion n'est pas compatible avec l'exclusion
Formulée ainsi, l’assertion relève de l’évidence logique. Et pourtant…Le discours sur l’inclusion, consensuel s’il en est, ne devrait pas souffrir de voir se développer de nombreux phénomènes d’exclusion ou de désaffiliations. Et même, paradoxalement, une partie de ceux qui tiennent les discours inclusifs les plus volontaristes sont aussi ceux qui tolèrent nombre de situations d’exclusion, voire qui favorisent leur développement par les choix politiques qu’ils font. Ainsi, on voit le discours inclusif côtoyer l’accroissement de la pauvreté, du manque d’emploi ou de l’emploi précaire, des mauvaises conditions de vie, de la marginalisation ou de l’ostracisation de certaines catégories de population caractérisées par leur couleur de peau ou leur religion. On parle de société inclusive en verrouillant l’accès satisfaisant à cette société à nombre de personnes ou de catégories de personnes. Quant aux personnes en situation de handicap, on pourrait croire qu’elles participent pleinement d’une volonté inclusive, tant le discours les concernant est massif, alors que les situations d’exclusion, de marginalisation, de non-droits, de domination sont persistants : accès à l’école, ségrégation dans les institutions spécialisées, absence du droit du travail en ESAT, logement inclusif restreint, accessibilité à petite dose, etc.