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Président du Réseau Français sur le Processus de Production du Handicap (RFPPH) Formateur accrédité sur le modèle de développement humain-processus de production du handicap (MDH-PPH), et dans les domaine des droits et des politiques inclusives / administrateur organismes de formation et secteur médico-social / ancien cadre dans le secteur médico-social et formateur

lundi 25 avril 2022

ni patient, ni consommateur (ou client)

 Ni patient, ni consommateur (ou client)

Les personnes en situation de handicap ont pendant longtemps été considérées comme des patients, objets de diagnostics, de traitements, de soins et de rééducations. Certains établissements spécialisés à forte présence médicale sont encore identifiés à leurs « blouses blanches ». Dans les établissements et services accueillant des enfants ou des adultes handicapés, si c’est le terme « usager » qui définit administrativement les personnes accompagnées, les professionnels médicaux et paramédicaux qui y travaillent ont encore des patients. Héritant des anciennes représentations du handicap, l’utilisation de ce terme renvoie à une conception individuelle et biomédicale, où le handicap est l’équivalent de la déficience et des incapacités conséquentes. Avoir un patient, c’est par conséquent chercher à le « guérir », à améliorer son fonctionnement corporel (physique ou psychique), à le remettre en bonne santé et/ou dans le droit chemin, dans les normes de fonctionnement communes à tous.

lundi 18 avril 2022

lecture : Déségrégation et accompagnement total

Déségrégation et accompagnement total

de Hugo DUPONT (PUG, 2021)

Des injonctions fortes traversent le secteur médico-social aux fins de transformer les offres de service et prendre le « virage inclusif ». Au regard des fonctionnements, en France, de la « prise en charge » des personnes en situation de handicap, il y a certes fort à faire. Les personnes en situation de handicap subissent exclusions, discriminations, ségrégation et domination, non seulement en raison du regard anthropologique porté historiquement sur le handicap (qu’une campagne de communication « changeons de regard » ne suffira pas à modifier) mais aussi en raison de la nature des politiques publiques et des fonctionnements institutionnels existants.

C’est ce à quoi s’attache cet ouvrage de Hugo Dupont. Des observations de terrain et des entretiens, essentiellement dans le secteur des jeunes, donc dans le cadre de la scolarisation, lui permettent de décrire avec précision, et d’interroger, les modalités par lesquelles se met en place ce virage inclusif et ce que l’on nomme désinstitutionnalisation. Ceci chez les donneurs d’ordre, les maitres d’œuvre, les professionnels de terrain et les parents des usagers mineurs. A ce niveau tout le monde n’est pas à la même enseigne.

lundi 4 avril 2022

l'humain (handicapé) n'est-il que besoins ?

L'humain (handicapé) n'est-il que besoins ?

Ne sommes-nous définis, nous humains, que par nos besoins ? L’émergence philosophique de la notion d’individu et son paroxysme individualiste d’aujourd’hui, une société consumériste qui développe un marché de réponses à des besoins parfois créés pour l’occasion, tout ceci pourrait nous laisser penser que nous ne sommes que besoins. Mais, même s’ils peuvent être identifiés, catégorisés et hiérarchisés (comme dans la pyramide de Maslow par exemple), cela suffit-il à caractériser l’humain ? Bien évidemment, les besoins ne peuvent être ignorés. Mais il n’empêche que, pression consumériste faisant loi, nombre de besoins ne deviennent « vitaux » que parce que la société telle qu’elle fonctionne les rend prioritaires : se faire livrer des courses en dix minutes dans certaines grandes villes, grâce à de nouvelles applications, est le type même de besoin créé par une société de l’immédiateté, de la sur-consommation et presque du caprice individuel. Il est susceptible de devenir une habitude de vie pour certaines catégories de consommateurs, se généraliser par mimétisme, devenir une manière de vivre, un « how to be », et s’instituer comme vital.