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Président du Réseau Français sur le Processus de Production du Handicap (RFPPH) Formateur accrédité sur le modèle de développement humain-processus de production du handicap (MDH-PPH), et dans les domaine des droits et des politiques inclusives / administrateur organismes de formation et secteur médico-social / ancien cadre dans le secteur médico-social et formateur

lundi 23 mai 2022

Lecture : Handicap, pour une révolution participative

 Handicap, pour une révolution participative

de Loïc ANDRIEN et Coralie SARRAZIN (érès, 2022)

La participation sociale est aujourd’hui un terme et un concept qui semblent partagés en ce qui concerne les personnes en situation de handicap, tant dans les politiques publiques que dans les discours institutionnels, peut-être un peu moins dans les pratiques professionnelles et organisationnelles. Mais il ne suffit pas de la décréter pour qu’elle soit mise en œuvre, tant il y a d’ambiguïtés sur ce en quoi elle consiste et sur les conditions de son émergence et de sa mis en place. Voici un petit ouvrage (115 pages) qui tente d’éclaircir et d’expliciter la problématique de la participation sociale, et même celle d’une « révolution participative » tant les enjeux sont essentiel., Au-delà d’une définition première (« La participation sociale est le processus par lequel une personne ou un groupe de personnes prend part aux décisions et aux actions d’un groupe social plus large », p.46) les auteurs s’attachent à traiter en particulier les facteurs qui la favorisent et le contexte (français) dans lequel cela se construit.

Trois chapitres, trois facteurs en constituent la trame : l’autodétermination, la désinstitutionnalisation, le risque.

mercredi 18 mai 2022

Le validisme au détour de la pub

Le validisme au détour de la pub

La publicité n’est pas faite pour informer, mais pour convaincre d’acheter. Pour avoir de l’impact, elle s’appuie sur des envies, des objets valorisés, ou des valeurs communes ou originales, tout ceci souvent d’ailleurs créé ou diffusé par elle-même. Elle reflète aussi des représentations qu’elle ne cesse de valoriser, celles sur lesquelles il convient de surfer pour avoir une quelconque efficacité. Pour cela, elle n’hésite pas à présenter une réalité, une vision de la réalité affirmée en fait, cette vision étant choisie en fonction du but à atteindre. J’ai vu récemment une petite séquence vidéo publicitaire pour des prothèses auditives pour de jeunes bébés. On y voit un bébé, de quelques mois, dans les bras de sa mère, et pleurant beaucoup, agité. Une main étrangère lui triture l’oreille, sans que l’on sache à première vue de quoi il s’agit ; la main s’écartant, on constate qu’une prothèse à été posée sur l’oreille du bébé. A peine quelques secondes plus tard, le bébé cesse de pleurer, manifeste comme une curiosité et une physionomie éveillée ; quelques secondes plus tard, le bébé se met à sourire. Tout un chacun est à même de faire l’inférence : la prothèse auditive éveille et rend heureux le bébé sourd.

lundi 9 mai 2022

professionnels de ESMS : prolétarisation en cours ?

Professionnels des ESMS : prolétarisation en cours ?

Le processus de prolétarisation, qui avait été défini en son temps par Marx, relève de plusieurs aspects, dont celui de se mettre complètement au service de quelqu’un d’autre (une personne ou une organisation). A ce titre, la demande d’adhésion aux valeurs, au fonctionnement, aux objectifs, etc. de l’entreprise, qui semble d’une grande évidence dans le discours managérial, n’en demeure pas moins comme une telle caractéristique. Le processus se manifeste aussi, concomitamment, par l’aliénation de l’individu, incapable, dans ce fonctionnement, de s’investir réellement dans sa fonction sinon en adhérant à quelque chose d’extérieur à lui, incapable aussi d’exercer son propre jugement et évaluation de ses tâches, de ses fonctions et de ses missions, imposées, et de faire preuve d’initiative et de créativité.

lundi 2 mai 2022

une transition inclusive ?

Une transition inclusive ?

Un nouveau paradigme s’est progressivement installé dans nos habitudes sociales, celui de l’inclusion, et en particulier celui de l’inclusion des personnes en situation de handicap. Nombre d’acteurs se sont empressés d’investir et de coloniser le terme, à défaut parfois de pouvoir en conceptualiser toutes les implications. On a ainsi obtenu des « objets » inclusifs, des dispositifs inclusifs de logement, de scolarisation, de tourisme, de transport, de soins ou de vie citoyenne, qui se voient qualifier d’inclusifs pour décrire des fonctionnements qui, au moins au départ, ressemblent furieusement aux fonctionnements qui les précédaient, alors qualifiés d’intégratifs ou de spécialisés. L’étiquette ne modifiait pas toujours les pratiques. La société restait non inclusive, mais sous l’appellation inclusive !