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Président du Réseau Français sur le Processus de Production du Handicap (RFPPH) Formateur accrédité sur le modèle de développement humain-processus de production du handicap (MDH-PPH), et dans les domaine des droits et des politiques inclusives / administrateur organismes de formation et secteur médico-social / ancien cadre dans le secteur médico-social et formateur

jeudi 30 avril 2020

inclusion : des obstacles invisibles

Inclusion : des obstacles invisibles


On déplore, à juste titre, que la société soit loin d’être inclusive. A l’appui de cette assertion, les arguments ne manquent pas : des organisations et institutions de droit commun excluantes, des carences dans l’accessibilité, un manque de moyen criant dans certains secteurs, la pérennisation des catégories spécifiques et de leurs dispositifs, etc… Il est vrai que l’on se félicite dans le même temps que toutefois les choses changent, même si les évolutions sont insuffisamment rapides.

Dans la présentation habituelle de cette situation, les obstacles qui sont mis en avant sont des obstacles de « superstructures », matérielles ou organisationnelles. Mais il se trouve que, même lorsque ces obstacles sont levés, et il faut reconnaitre que le projet politique depuis de nombreuses années va dans ce sens, quelle que soit la couleur politique du pouvoir, et bien, on se heurte quand même à une muraille de verre qui interdit de fait toute évolution majeure. Il y a par conséquent des obstacles invisibles, subconscients ou inconscients, qui constituent la trame de pensée, d’attitude, de réflexe, tout ce qui constitue les mentalités et les représentations. Celles-ci ne sont en effet peut-être pas si inclusives que ce que le discours politique unanime laisse percevoir.

vendredi 24 avril 2020

SERAFIN-PH : modernisation ou risques?

SERAFIN-PH : modernisation ou risques ?


La réforme engagée depuis déjà plusieurs années par SERAFIN-PH (pour Services et Etablissements : Réforme pour une Adéquation des FINancements aux parcours des Personnes Handicapées) se propose de faciliter la fluidité des parcours des personnes handicapées et la transformation des offres d’accompagnement, en mettant leurs besoins en adéquation avec les réponses qui peuvent leur être apportés, celles-ci étant déclinées sur deux registres : les prestations directes (soins et accompagnements) et les prestations indirectes (pilotage et fonctions supports). La modernisation du système prend la suite d’autres modernisations des systèmes étatiques, avec la même touche technocratique mainstream, celle qu’on retrouve dans la réforme de l’hôpital et des services publics, soucieuse de bonne gestion et de performance, en réalité de restrictions de ressources et d’économies.

lundi 20 avril 2020

maladroit ? C'est peut-être une pathologie

Maladroit ? C'est peut-être une pathologie

Je suis né avec un strabisme important qui, à l’époque, n’a été ni opéré ni corrigé ; par la suite cela a partiellement été corrigé. Mais j’ai été privé dès la naissance de toute vision binoculaire, de toute vision en relief et de profondeur de champ, que je n’ai d’ailleurs toujours pas. Lorsque j’étais petit, cela on me l’a raconté car je ne m’en souviens pas précisément, j’étais extrêmement maladroit : je me cognais aux chaises et aux coins des meubles, aux embrasures de portes, j’avais du mal à saisir du premier coup les objets… Plus tard à l’école, j’ai eu du mal à viser les lignes des cahiers d’écolier pour l’écriture, et il a fallu que je m’applique. Avec le temps, j’ai pu ajuster mon expérience et l’espace et maîtriser convenablement mon rapport spatial avec les objets, et mon comportement n’apparaît plus (trop) comme une suite de maladresses. Aujourd’hui, il me reste encore quelques maladresses, comme lorsque j’essaie de verser un verre de vin, mais dans l’ensemble, je me suis adapté à mon environnement.

mardi 14 avril 2020

déficience,dépistage et situations de handicap

Déficience, dépistage et situations de handicap


Les situations de handicap, nous affirme-t-on, ne sont plus relatives qu’à la seule déficience, mais à l’interaction entre des facteurs personnels, parmi lesquels la déficience, et des facteurs environnementaux. Pour qu’il y ait une situation de handicap, il faut un « corps déficient » avec des incapacités, et un environnement inhospitalier aux contraintes de vie de ces personnes. Si tel était vraiment le cas, la déficience devrait être considérée autrement, et non comme une maladie qu’il faut encore et toujours guérir et soigner, diagnostiquer et traiter, mesurer et rééduquer. Mais tel n’est pas le cas.

mercredi 8 avril 2020

lecture : L'effet Louise

L'effet Louise
de Caroline BOUDET (Stock, 2020)


J’aurais pu commencer ce texte en indiquant que les décideurs politiques et institutionnel devraient avoir obligation de lire ce livre. Mais il a apparemment été lui en haut lieu, jusqu’à la présidence de la République, avant la conférence nationale du handicap. Si on postule que les lectures ont des effets sur la vie, on devrait voir les choses rapidement et radicalement changer dans les situations de handicap des enfants qui ont une trisomie 21 ou d’autres déficiences. Reste à vérifier si cela aura ces effets ! Toujours est-il que loin des affirmations politiques et des jeux médiatiques sur l’école inclusive et sur les mesures « importantes » qui auraient été prises ou qui seront prises pour l’inclusion des élèves en situation de handicap, ce livre de la mère d’une petite fille, Louise, ayant une trisomie 21, témoigne d’une autre réalité récente (la petite fille est née en 2015). La réalité des institutions, de la MDPH à l’école, qui ne sont nullement inclusives, qui n’arrêtent pas de mettre des obstacles à des droits auxquels pourraient prétendre cette enfant et ses parents, qui n’arrêtent pas de peser de tout leur poids de fonctionnement sur la vie quotidienne de ces parents (dossiers, attente, re-dossier, réunions…) et de Louise.

vendredi 3 avril 2020

institution et désinstitutionnalisation

Institution et désinstitutionnalisation


Lorsqu’on évoque la participation sociale des personnes en situations de handicap, le développement de leur pouvoir d’agir, la valorisation de leurs rôles sociaux, leurs droits et l’accès à ces droits, le respect de leurs aspirations, deux notions viennent immédiatement à l’esprit, la société inclusive et la désinstitutionnalisation, comme deux modalités d’accès à cette nouvelle place des personnes en situation de handicap dans la société. La désinstitutionnalisaton peut être envisagée selon deux orientations, fondamentalement différentes.