Inclusion : des obstacles invisibles
On déplore, à juste titre, que la société soit loin d’être
inclusive. A l’appui de cette assertion, les arguments ne manquent pas :
des organisations et institutions de droit commun excluantes, des carences dans
l’accessibilité, un manque de moyen criant dans certains secteurs, la
pérennisation des catégories spécifiques et de leurs dispositifs, etc… Il est
vrai que l’on se félicite dans le même temps que toutefois les choses changent,
même si les évolutions sont insuffisamment rapides.
Dans la présentation habituelle de cette situation, les
obstacles qui sont mis en avant sont des obstacles de
« superstructures », matérielles ou organisationnelles. Mais il se
trouve que, même lorsque ces obstacles sont levés, et il faut reconnaitre que
le projet politique depuis de nombreuses années va dans ce sens, quelle que
soit la couleur politique du pouvoir, et bien, on se heurte quand même à une
muraille de verre qui interdit de fait toute évolution majeure. Il y a par
conséquent des obstacles invisibles, subconscients ou inconscients, qui
constituent la trame de pensée, d’attitude, de réflexe, tout ce qui constitue
les mentalités et les représentations. Celles-ci ne sont en effet peut-être pas
si inclusives que ce que le discours politique unanime laisse percevoir.