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Président du Réseau Français sur le Processus de Production du Handicap (RFPPH) Formateur accrédité sur le modèle de développement humain-processus de production du handicap (MDH-PPH), et dans les domaine des droits et des politiques inclusives / administrateur organismes de formation et secteur médico-social / ancien cadre dans le secteur médico-social et formateur

mardi 26 mai 2020

le handicap accroît-il les situations de handicap ?

Le handicap accroît-il les situations de handicap ?

Les personnes qui ont des déficiences, des troubles, des maladies, des incapacités, sont des personnes qui rencontrent dans leur vie des situations de handicap pour pouvoir réaliser de façon satisfaisante leurs habitudes de vie. Elles sont qualifiées administrativement de personnes handicapées. Elles relèvent politiquement d’un secteur appelé médico-social. Il est à noter d’ailleurs qu’un tel secteur, constitué tel qu’il est, est spécifique à la France. De ce fait, même si l’on assiste à quelques évolutions, les personnes handicapées sont installées comme dans un système à part, qui est coupé d’une certaine manière de ce qui fait le droit commun. Et ose penser Pascal Jacob (Il n’y a pas de citoyens inutiles, p.248) : « Et si nous faisions l’hypothèse que le secteur spécialisé constitue un frein, un écran pour l’accès à la vie ordinaire ? »

mercredi 20 mai 2020

Inclusion : tout va bien ! Vraiment ?

Inclusion : tout va bien ! Vraiment ? (ce que nous apprend le déconfinement)


Lors de la préparation du déconfinement et dans ses premiers jours, quand des enseignants ont été contraints de ne pas pouvoir reprendre l’école, quand des enfants handicapés n’ont pas pu être rescolarisés, une grande partie des politiques et des médias s’est empressée de lyncher leurs boucs émissaires, les professionnels, qui feraient là la preuve de leur mauvaise volonté, de leur rigidité mentale, voire de leur fainéantise. De cette façon, les politiques inclusives restent valides, mais elles seraient malheureusement contrariées par de mauvaises volontés. Ce lynchage n’étonne même plus, tant le discours dominant de ces politiques et de ces médias présentent des réalités aseptisées, réussies, sans difficultés. A la TV, les réponses à la pandémie (disponibilité du matériel, organisation des soins, régulations) se sont bien déroulées à tel point que le président de la République a même affirmé qu’il n’y avait pas eu de rupture d’approvisionnement de masques ; le déconfinement (retour à l’école, retour au travail, transports) se passe bien ; l’inclusion des enfants handicapé lors du déconfinement se passe bien, etc. Sauf que…

vendredi 15 mai 2020

inclusion intégrative et inclusion ségrégative

Inclusion intégrative et inclusion ségrégative


Si l’on part de l’origine étymologique du terme inclusion, on trouve le latin inclusio : emprisonnement. Par rapport aux significations qu’a prises le terme aujourd’hui, on peut distinguer deux aspects à l’inclusion : une inclusion « ségrégative », celle de l’emprisonnement, et une inclusion « intégrative », celle qui est mise en exergue dans l’utopie de la société dite inclusive.

lundi 11 mai 2020

de la protection à l'égalité et aux droits

De la protection à l'égalité et aux droits


Longtemps, la prise en charge des personnes en situation de handicap a relevé du modèle de la protection, pensée et organisée sous différents registres et dispositifs. La protection n’avait pas une finalité univoque : s’il y avait lieu de protéger les personnes concernées, il y avait lieu aussi de protéger la société de ces personnes. La protection a pris diverses formes : l’éloignement (les institutions à la campagne) l’enfermement (les institutions fermées s’inspirant de la prison ou des monastères cloitrés), la surveillance (en particulier des personnes présentant un danger pour la société). Le cadre conceptuel de la protection puisait ses racines dans une représentation des personnes en situation de handicap comme étant « incapables », n’ayant pas toutes les capacités (physiques, intellectuelles, sensorielles, mais aussi psychiques ou morales) d’être comme les « normaux ».

mercredi 6 mai 2020

Le monde d'après est-il condamné à être le monde d'avant ?

Le monde d'après est-il condamné à être le monde d'avant ? "On voit réapparaitre de vieux réflexes de la direction gestionnaire"


La pandémie du COVID-19 a semblé réveiller de nombreux citoyens et responsables. Ceux-ci surtout se sont empressés d’évoquer un monde d’après qui ne devrait pas permettre que ce qui était arrivé n’arrivât pas de nouveau, comme pour se dédouaner du monde d’avant, de qu’ils avaient mis en place, organisé et cautionné. Comme si une simple et dramatique pandémie due à un virus allait du jour au lendemain tout changer. A l’écoute du discours présidentiel d’une promesse d’un monde d’après qui serait radicalement différent de celui d’avant, les promesses des « jours heureux » en référence au Conseil national de la résistance, de l’engagement à « se réinventer », j’avoue avoir eu du mal à adhérer sans état d’âme aux dites promesses. Je restais quelque peu sceptique, tant le langage utilisé précédemment, et avec la même conviction rhétorique, par les mêmes acteurs (président de la République, ministres, majorité, médias complaisants) qui se proposaient de diriger le monde d’après, tant ce langage était, depuis longtemps déjà, double et fourbe, présentant et déclarant le côté positif des choses en mettant en place exactement le contraire.