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Président du Réseau Français sur le Processus de Production du Handicap (RFPPH) Formateur accrédité sur le modèle de développement humain-processus de production du handicap (MDH-PPH), et dans les domaine des droits et des politiques inclusives / administrateur organismes de formation et secteur médico-social / ancien cadre dans le secteur médico-social et formateur

mardi 27 septembre 2022

l'inclusion est-elle soluble dans la bienveillance ?

L'inclusion est-elle soluble dans la bienveillance ?

 L’inclusion des élèves en situation de handicap est-elle compatible avec le maintien des inégalités scolaires ? Malgré de nombreuses réformes dont l’objectif se présentait explicitement comme une réduction des inégalités scolaires, la situation n’évolue guère et il apparait même que les inégalités (de chances comme de fait) devant la réussite scolaire s’accroissent, que les déterminismes sociaux face au fonctionnement de l’écrit n’ont pas disparu, que les outils d’action des réformes mettent en place des dispositifs qui vont à rebours de l’esprit (ou au moins de la lettre) de ces réformes. Autrement dit , les enfants disposant de ressources ou d’atouts initiaux (financiers, sociaux, cultuels) sont en meilleures conditions de formation qui les mèneront vers des parcours satisfaisants, tandis que ceux qui n’en disposent pas sont destinés le plus souvent à des difficultés d’apprentissages scolaires, à des échecs de scolarité ou des parcours peu satisfaisants. Comment des enfants, les élèves en situation de handicap, dont on déclare aujourd’hui qu’ils doivent être inclus, peuvent-ils s’inscrire dans des processus aussi inégalitaires ?

mardi 20 septembre 2022

"rendre la vue à des aveugles"

"Rendre la vue à des aveugles"

Ce n’est pas dans les Evangiles (Jean 9.1-41) que j’ai lu cette formule. C’est dans le presse et les réseaux sociaux que je l’ai lue, où une information indiquait que des implants fabriqués à partir de cellules de porcs ont permis de rétablir la vision d’une vingtaine de patients atteints d’une dégénérescence oculaire, dont certaines complètement aveugles. Formidable, merveilleux, admirable, fantastique, miraculeux (comme dans les Evangiles !). L’on ne peut que se féliciter des progrès scientifiques qui permettent de surmonter ou supprimer des déficiences et ainsi permettre aux personnes qui ont de telles déficiences et les incapacités qui leur sont liées de mieux vivre, d’avoir une vie plus semblable à celle des autres, d’être mieux adaptées à la société dans laquelle elles vivent. Au-delà de cet exemple de la vision, dans nombre de domaines de déficiences et d’incapacités, les innovations techniques et scientifiques, biologiques et pharmaceutiques, ont permis à de nombreuses personnes d’améliorer leurs compétences et leurs capacités, et leur ont facilité la vie. Voir la vie de ses congénères s’améliorer ne peut que nous satisfaire.

mardi 13 septembre 2022

parler d'inclusion sans parler de handicap

Parler d'inclusion sans parler de handicap

Le terme inclusion est d’abord apparu, au début des années 2000, remplaçant celui d’intégration, pour qualifier la scolarisation des enfants handicapés dans l’école dite ordinaire. Il qualifiait d’ailleurs autant un projet que des dispositifs qui à l’instant d’avant étaient qualifiés d’intégration. Pourtant, autant l’intégration exigeait que l’élève concerné s’adapte aux conditions d’une scolarisation normée, autant l’inclusion, dans son projet et dans son principe, posait le postulat de l’adaptation du système scolaire aux caractéristiques particulières de l’élève handicapé concerné, élargies par ailleurs à d’autres enfants sous la notion de « besoins éducatifs particuliers ». Le substantif inclusion a laissé la place à des notions plus dynamiques et écosystémiques comme processus inclusif, transition inclusive, ou inclusivité, indiquant par là qu’il ne s’agissait pas d’une situation acquise et figée, mais de qualifier un environnement qui se rendait inclusif ou pas. Dans ces différentes dénominations, pendant longtemps, cela n’a concerné que les seuls enfants reconnus handicapés, et les personnes en situation de handicap en général.

lundi 5 septembre 2022

L'inclusion : une fausse bonne question ?

L'inclusion : une fausse bonne question ?  

Article publié dans Les Cahiers du travail social

IRTS Franche-Comté 2022. N° 101 p.9-17


Le terme inclusion s’impose dans le paysage sociétal, et en particulier dans le champ médico-social, comme un nouveau paradigme effaçant les phénomènes de ségrégation ou d’exclusion qui pouvaient exister auparavant. Mais l’emploi même de ce mot désigne ce qu’il est censé abolir. Lorsqu’on l’applique à une population, par exemple les personnes handicapées, on prend acte de leur place particulière dans la société : un élève non handicapé est scolarisé, un élève handicapé est inclus ; un salarié est embauché dans une entreprise, un travailleur handicapé est inclus. L’utilisation de ce terme prête par conséquent à ambiguïté, dans les écarts qu’il présente entre des discours volontaristes et d’une part les implicites de ces mêmes discours, d’autre part les pratiques qui sont censées s’en inspirer. La notion d’inclusion pourrait ne pas constituer en elle-même un nouveau paradigme ; elle pourrait gagner à être mise en perspective à travers des réalités de participation sociale, celle-ci pouvant, elle, constituer un nouveau paradigme de pensée et d’action, et dessiner une nouvelle place des personnes en situation de handicap dans la société.

Sous le signe de la participation sociale