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Président du Réseau Français sur le Processus de Production du Handicap (RFPPH) Formateur accrédité sur le modèle de développement humain-processus de production du handicap (MDH-PPH), et dans les domaine des droits et des politiques inclusives / administrateur organismes de formation et secteur médico-social / ancien cadre dans le secteur médico-social et formateur

lundi 29 novembre 2021

le déterminisme institutionnel des besoins

Le déterminisme institutionnel des besoins

L’organisation des réponses aux difficultés et aux situations de handicap que rencontrent les personnes concernées détermine des modèles de pensée et d’action parfois très éloignées de leurs attentes et besoins. Le secteur médico-social, avec ses établissements, services et aujourd’hui offres de services, est le cadre juridico-administratif d’organisation des accompagnements des personnes en situation de handicap. Aujourd’hui, il met en œuvre des réponses organisationnelles en mettant en correspondance des besoins et des prestations. Ce faisant, il fournit une grille de réponses fondées sur un système de représentations (la réforme de l’offre de service n’interroge en définitive pas les conceptions sociales sur le handicap : solidarité, charité, validisme, etc.) propre à la culture et à l’habitus médico-sociaux, issus d’une histoire conceptuelle et de pratiques qui se sont élaborées dans des cadres politiques obsolètes, qui ne sont pas ceux d’aujourd’hui. Le seul cadre politique dont il est tenu compte en termes de changement est celui de la primauté de l’économique et de la gestion.

lundi 22 novembre 2021

surtout ne pas former au handicap

Surtout, ne pas former au handicap

Une des conditions unanimement consensuelle afin de favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap dans les différents segments de la société (école, travail, loisirs, espaces physiques…) est de former les différents professionnels de ces différents segments à accueillir les personnes concernées. Et de fait, la méconnaissance des situations vécues par les personnes handicapées et de leurs conditions de vie, associée à des représentations archaïques (handicap = infériorité), constitue d’indéniables obstacles à une véritable participation des personnes concernées aux activités de la société dans laquelle pourtant elles vivent.

lundi 15 novembre 2021

Lecture : Handicap : l'amnésie collective

Handicap : l'amnésie collective. La France est-elle encore le pays des droits de l'homme ?

de B. KERROUMI et S. FORGERON (Dunod, 2021)

Le questionnement est explicite dans le sous-titre de l’ouvrage : La France est-elle encore le pays des droits de l’homme ? Pour les deux auteurs, la question se pose de fait en ce qui concerne la situation des personnes en situation de handicap en France. Les droits de l’homme, ou droits humains, sont aujourd’hui portés par l’ONU, et, en ce qui concerne les personnes handicapées, ils ont été formalisés par cette même organisation dans la Convention des droits des personnes handicapées en 2006, convention ratifiée par la France en 2010. Il y a déjà plus de 10 ans ! Ce sont pourtant ces droits que les auteurs dénoncent comme n’étant pas respectés en France, à l’appui de nombreux exemples et de façon très informée et argumentée. C’est aussi ce qu’ont affirmé deux rapports consécutifs de la commission des droits des personnes handicapées en ce qui concerne l’application en France des droits des personnes handicapées, l’un en janvier 2020, le second en septembre 2021. Malgré l’occultation française de ces deux rapports, cet ouvrage vient bien mettre le doigt sur cette carence française.

lundi 8 novembre 2021

Education inclusive, éducation spécialisée

Education inclusive, éducation spécialisée

Cet article était initialement prévue pour une conférence lors du colloque organisé à la suite de la publication de l'ouvrage : L'éducation spécialisée : enjeux cliniques, politiques, éthiques, sous la direction de S Fournier et J Rouzel (L'harmattan, 2020). Ce colloque a été annulé pour des raisons de pandémie.

« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » disait Albert Camus. Entre éducation inclusive et éducation spécialisée, il importe de dire de quoi ces termes peuvent être le nom, ou plutôt de dire ce que nomment un projet inclusif ou une société inclusive, et par ricochet, ce que nomme l’éducation spécialisée dans un tel contexte. Aujourd’hui, une vision quelque peu diabolisée de l’éducation oppose sans nuances l’éducation spécialisée aux dispositifs inclusifs. Dans la pensée mainstream, tout est inclusif, c’est le all inclusive, de l’école à l’écriture, de l’entreprise à l’immigration. Dans une telle confusion contextuelle et sémantique, il devient difficile de définir la notion, d’autant que son omni-présence et sa prétention à une qualification universelle laissent peu de champ à son analyse critique. Le signifiant est partout, mais qu’en est-il du signifié ?

Peut-on s’autoriser à considérer que, malgré leur opposition, construite dans le discours dominant, éducation inclusive et éducation spécialisée ont quelque chose à voir en commun, qu’il s’agit de deux registres de réponses aux problématiques d’enfants ou d’adultes pour lesquels la société n’est pas adaptée comme ils ne sont pas adaptés à la société existante ? Au-delà du projet inclusif en ce qui concerne les personnes en situations de handicap, c’est bien de la question de société inclusive tout entière dont il s’agit.

lundi 1 novembre 2021

inclusion et transformation sociale

Inclusion et transformation sociale

Le processus inclusif est souvent considéré (quoique récemment on ait vu le terme appliqué à tous types de situations, au point que le terme finit par ne plus avoir de sens) comme un droit à conquérir par ou pour une seule minorité. Ainsi en est-il de l’inclusion des personnes handicapées dans l’emploi, à l’école, dans l’espace social, etc. Dans cette hypothèse, on retrouve inévitablement de tels obstacles au projet inclusif que l’on se heurte rapidement à un mur de verre laissant la ségrégation se pérenniser et l’inclusion stagner voire régresser. C’est peut-être qu’à ne parler d’inclusion que pour une seule catégorie, la société dans son fonctionnement d’ensemble, non inclusif, reste en l’état. Lorsque la société est inégalitaire, l’accès aux droits d’une catégorie de population restera inégalitaire ; l’hypothétique ilot égalitaire ne résiste pas à la pression inégalitaire de l’ensemble. La velléité d’inclusion se diluera dans l’exclusion d’autres populations, dans la discrimination, au sein de la population, selon d’autres caractéristiques ou appartenances.