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Président du Réseau Français sur le Processus de Production du Handicap (RFPPH) Formateur accrédité sur le modèle de développement humain-processus de production du handicap (MDH-PPH), et dans les domaine des droits et des politiques inclusives / administrateur organismes de formation et secteur médico-social / ancien cadre dans le secteur médico-social et formateur

lundi 19 décembre 2022

L'inclusion n'est pas compatible avec l'exclusion

L'inclusion n'est pas compatible avec l'exclusion

Formulée ainsi, l’assertion relève de l’évidence logique. Et pourtant…Le discours sur l’inclusion, consensuel s’il en est, ne devrait pas souffrir de voir se développer de nombreux phénomènes d’exclusion ou de désaffiliations. Et même, paradoxalement, une partie de ceux qui tiennent les discours inclusifs les plus volontaristes sont aussi ceux qui tolèrent nombre de situations d’exclusion, voire qui favorisent leur développement par les choix politiques qu’ils font. Ainsi, on voit le discours inclusif côtoyer l’accroissement de la pauvreté, du manque d’emploi ou de l’emploi précaire, des mauvaises conditions de vie, de la marginalisation ou de l’ostracisation de certaines catégories de population caractérisées par leur couleur de peau ou leur religion. On parle de société inclusive en verrouillant l’accès satisfaisant à cette société à nombre de personnes ou de catégories de personnes. Quant aux personnes en situation de handicap, on pourrait croire qu’elles participent pleinement d’une volonté inclusive, tant le discours les concernant est massif, alors que les situations d’exclusion, de marginalisation, de non-droits, de domination sont persistants : accès à l’école, ségrégation dans les institutions spécialisées, absence du droit du travail en ESAT, logement inclusif restreint, accessibilité à petite dose, etc.

lundi 12 décembre 2022

lecture : De chair et de fer, Charlotte Puiseux

De chair et de fer, Vivre et lutter dans une société validiste

de Charlotte PUISEUX (La Découverte, 2022)

Le validisme est une notion encore trop méconnue. Des activistes en situation de handicap l’ont fait connaitre, les recherches en disability studies l’ont renseigné, quelque émissions radio ou TV ont élargi son audience. Contre d’ailleurs la dénégation de la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, qui a affirmé que le validisme n’existait pas. Cela reste une notion méconnue, en particulier chez les professionnels de l’intervention médico-sociale : à plusieurs reprises, en formation auprès de professionnels de terrain ou cadres intermédiaires, j’ai pu constater la méconnaissance de cette notion, ainsi que la méconnaissance des luttes menées par les personnes concernées.

Pour comprendre ce qu’est le validisme, dont le contenu conceptuel ne peut se résumer à une définition, rien de mieux que de le vivre par procuration, en lisant ce livre de Charlotte Puiseux, activiste de la lutte anti-validiste. Dans cet ouvrage, elle a écrit sa biographie. Mais une biographie politique, dénonçant ce qu’elle a pu subir comme les effets d’une idéologie validiste, décrivant ses conditions de vie, de relations, de place sociale comme des caractéristiques d’une société validiste.

lundi 5 décembre 2022

inclusion : les mots font-ils la réalité ?

Inclusion : les mots font-ils la réalité ?

Du point de vue de la puissance publique, l’inclusion « marche ». Cette assertion, qui prétend décrire une « vérité », s’appuie sur un certain nombre d’indicateurs objectifs : nombre croissant d’élèves dans des dispositifs étiquetés inclusifs conformément aux politiques publiques (UEE, ULIS, …), nombre de conventions avec les services médico-sociaux, publication d’un grand nombre de textes réglementaires, d’aménagements et de recommandations (septembre 2022 : 60 pages sur les aménagements d’examens), nombre de professionnels dédiés (dont les AESH), multiplication des dispositifs de réponse (dont les numéros verts) et des réunions de commissions diverses…Quant à ce qui se passe sur le terrain, la rentrée scolaire de 2022 a mis en évidence une réalité autrement perçue. Ces indicateurs ne donnent manifestement pas une image adéquate de la qualité de la scolarisation et de socialisation des élèves en situation de handicap ; il n’est pas dit grand-chose, en dehors de ce qui en est perçu intuitivement, de la reconnaissance de ces élèves par les autres et les professionnels, ou de la progression du vivre ensemble, pas plus que des nombreux « couacs » dans l’organisation de cette inclusion.