biographie

Ma photo
Président du Réseau Français sur le Processus de Production du Handicap (RFPPH) Formateur accrédité sur le modèle de développement humain-processus de production du handicap (MDH-PPH), et dans les domaine des droits et des politiques inclusives / administrateur organismes de formation et secteur médico-social / ancien cadre dans le secteur médico-social et formateur

lundi 30 mars 2020

intégration et inclusion (encore)

Intégration et inclusion (encore)


Il semble aller de soi aujourd’hui que les deux notions d’intégration et d’inclusion ne renvoient ni au même paradigme, ni à la même réalité. En ce qui concerne le niveau du paradigme, depuis quelques années, les définitions se sont effectivement affinées et précisées : non il ne s’agit pas du même modèle. L’intégration est l’ancien paradigme selon lequel une personne devait ressembler à la majorité pour accéder aux « biens communs », les autres étant laissés dans des dispositifs particuliers en dehors du système destiné à tous. L’inclusion est le nouveau paradigme selon lequel c’est au système des « biens communs » de mettre en place les conditions de son accessibilité, de se rendre accessible à tous, en tenant compte de la diversité et des différences.

mardi 24 mars 2020

handicap et accès aux soins

Handicap et accès aux soins

Un rapport a été remis en cette fin d’année 2019 à la ministre de la santé et à la secrétaire d’état chargée des personnes handicapées : Améliorer l’accès aux soins des personnes en situation de handicap accompagnées par un établissement ou service médico-social (J. Lenormandie et S Talbot). Comme on pouvait le supposer, on le « savait », ces personnes en situation de handicap n’ont pas un accès satisfaisant aux soins. Malgré des incertitudes, le rapport le confirme dans son chapitre 2 : « Les difficultés d’accès aux soins des personnes en situation de handicap accompagnées par des ESMS sont difficiles à objectiver. »

jeudi 19 mars 2020

empowerment des uns, soumission des autres

Empowerment des uns, soumission des autres ?


L’empowerment est aujourd’hui une référence partagée dans les modalités professionnelles d’accompagnement social ou médico-social des personnes vulnérables, dont les personnes en situation de handicap. Il n’y a pas de traduction consensuelle de ce terme : il est indifféremment traduit par autodétermination, pouvoir d’agir, empouvoirement, agentivation ou agentivité, capacitation…

Ce nouveau paradigme passe par l’exercice de nouveaux droits, le développement de la participation sociale des usagers, tels qu’ils ont par exemple été prônés dans la loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale. Il passe aussi par l’émergence de nouveaux modèles de représentations concernant les personnes en situation de handicap, avec par exemple les notions d’usager-expert ou les groupes d’entraide mutuelle. Il est également lié à des perspectives d’émancipation (on parle du développement du pouvoir d’agir), du moins lorsque cette participation sociale des personnes en situation de handicap n’est pas dévoyée comme alibi de démocratie dans des contextes d’orientations autoritaires des politiques publiques ou des fonctionnements institutionnels (le choix de la couleur des couloirs n’est pas suffisant pour attester de l’empowerment). Il s’agit de l’octroi de davantage de pouvoir à des individus ou à des groupes pour agir sur les conditions sociales, économiques, politiques ou écologiques auxquelles ils sont confrontés. Le développement du pouvoir d’agir porte par conséquent en germe des changements fondamentaux dans les relations des personnes en situation de handicap avec les professionnels, les organisations et les politiques publiques. Il peut être émancipateur.

vendredi 13 mars 2020

PAP, PPS, et handicap

PAP, PPS, et handicap


Face à l’indigence des modalités d’accompagnement de certains élèves « dys » (troubles des apprentissages) ; dans le cadre des Projets d’accompagnement personnalisés (PAP), la demande logique de certains parents et professionnels est de dénoncer cette formule et d’exiger qu’il soit remplacé par le Projet personnalisé de scolarisation (PPS).

Ce dernier apparait en effet comme un meilleur garant d’une approche globale de l’accompagnement de l’élève concerné. Il rend obligatoire des aménagements divers décidés par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), organisés dans le cadre des équipes de suivi de la scolarisation (ESS). Il articule également ces aménagements de la scolarisation avec d’autres dispositifs décidés également par la MDPH : mise en place d’un accompagnant d’un élève en situation de handicap (AESH), accompagnement par un service médico-social, autres aides… Tandis que le PAP ne permet que de discuter de la mise en place de divers aménagements propres à faciliter les apprentissages des élèves (rythme, organisation, supports…) ; il est plus restrictif (aménagements exclusivement pédagogiques) et semble apparaitre comme moins contraignant que le PPS.

vendredi 6 mars 2020

lecture - Happycratie

HAPPYCRATIE - Comment l'industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies
de Edgar CABANES et Eva ILLOUZ, Premier parallèle, 2018.

Pourquoi parler ici d’un ouvrage qui n’a pas à voir avec les problématiques habituelles de cette rubrique ? Parce que cet ouvrage parle d’une problématique sociétale qui a bien évidemment des retombées dans le champ du handicap, des « entreprises » concernées par le handicap, dans les représentations relatives aux personnes en situation de handicap, etc. En effet, cette référence de plus en plus soutenue au bonheur dans l’entreprise, comme mode de vie et condition de fonctionnement, irrigue les organisations du secteur social et médico-social. Cet ouvrage est à ce niveau une entreprise salutaire pour prendre du recul, de la hauteur, devant une « évidence idéologique ».


lundi 2 mars 2020

de la formation des enseignants ...

De la formation des enseignants ...


Il ne manque pas une réunion, un séminaire, un colloque, une rencontre qui ne viennent inévitablement poser la question, critique, du manque de moyens (c’est vrai), et en particulier de l’absence ou de la pauvreté de la formation des enseignants ordinaires pour pouvoir accueillir des enfants en situation de handicap dans leur classe, obstacle majeur de la scolarisation inclusive.

Que se pose la question des moyens, c’est légitime. Mais les élèves en situation de handicap ne sont pas les seuls à être victimes de choix politiques d’abaissement de ressources, masqués par des nouveautés séduisantes (dédoublements des CP en zone prioritaire par exemple). La rentabilisation de l’Education nationale et sa normalisation (nombre d’élèves par classe, suppression d’écoles, dispositifs d’aide, cartes scolaires, …) ont des conséquences néfastes sur les catégories d’élèves les plus en difficultés dans les apprentissages scolaires, ceux qui risquent le plus l’échec scolaire, et qui sont le plus souvent issus de milieux défavorisés, et les élève en situation de handicap. On pourrait croire que ces derniers ont bénéficié de mesures exceptionnelles dans la dernière période : la réalité de la scolarisation inclusive est bien éloignée du discours officiel.