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Président du Réseau Français sur le Processus de Production du Handicap (RFPPH) Formateur accrédité sur le modèle de développement humain-processus de production du handicap (MDH-PPH), et dans les domaine des droits et des politiques inclusives / administrateur organismes de formation et secteur médico-social / ancien cadre dans le secteur médico-social et formateur

lundi 24 février 2020

une inclusion dans l'ambiguïté

Une inclusion dans l'ambiguïté



Cette représentation est souvent utilisée pour illuster l’inclusion et le modèle inclusif. Mais elle est peut-être en partie trompeuse. D’un côté, il faut reconnaitre qu’elle illustre de manière adéquate le fait que, dans le modèle inclusif, personne n’est laissé à l’extérieur, que tous les individus sont intégrés ou inclus dans les frontières dessinées de l’ensemble incluant. Ainsi, l’inclusion scolaire consiste bien effectivement à accueillir tous les élèves, quelles que soient leurs caractéristiques, et à refuser de ne pas accueillir l’un d’eux. Cette représentation graphique figure bien par conséquent le modèle inclusif opposé à un modèle d’exclusion qui laisserait à l’extérieur certains des individus.

lundi 17 février 2020

désinstitutionnalisation et inclusion

Désinstitutionnalisation et inclusion


Depuis quelques décennies déjà, le terme de désinstitutionnalisation fait florès, inquiétant bien souvent les professionnels et les gestionnaires d’établissements. Ainsi que le définit l’ONU, « le concept de désinstitutionnalisation est un processus qui prévoit le passage des milieux de vie institutionnels et autres structures ségrégationnistes à un système permettant une participation sociale des personnes handicapées, dans lequel les services sont fournis à l’échelle de la communauté selon la volonté et les préférences individuelles ». Elle désigne donc un processus qui consiste à apporter des services dans l’environnement ordinaire, et non plus à répondre aux besoins au sein des établissements.

mercredi 12 février 2020

déficience, incomplétude, égalité

Déficience, incomplétude, égalité

L’approche des situations de handicap par l’entrée première et principale de la déficience et des incapacités qui en seraient les conséquences univoques et directes (et par conséquent des soins et traitements qui en seraient la réponse) est une approche qui est qualifiée dans le champ de la recherche d’approche bio-médicale. On pourrait la caractériser aussi comme une approche défectologique, dans la mesure ou la déficience est considérée comme une diminution des caractères humains, comme une amputation d’humanité. 

L’approche défectologique est une manière de considérer que certains humains ne sont pas pleinement humains dans la mesure où il leur manquerait quelque chose par rapport à ce qui est institué comme norme, par-delà les différences individuelles. La norme définit une frontière entre un groupe et des catégories unifiées, généralement majoritaires, et d’autres individus regroupés par caractéristiques de catégories identiques administrativement (c’est la situation de la catégorie handicap).


vendredi 7 février 2020

autonomie et protection

Autonomie et protection

Les notions d’autonomie et de protection ont été de tout temps des identificateurs de l’action auprès des personnes en situation de handicap ou vulnérables, jouant alternativement de leur primauté : la protection a longtemps été première, l’autonomie s’est inscrite progressivement comme projet. Si ces notions ont toujours été au principe des pratiques, elles n’ont pas toujours eu les mêmes significations.

Lorsque l’autonomie est conçue comme projet, la personne concernée est en mesure de se donner, au fur et à mesure, que cela fonctionne ou pas, des outils pour devenir de plus en plus autonome. Dans ce processus, il bénéficie d’aides ou d’accompagnements pour faire valoir ses droits, malgré l’écart entre sa situation d’autonomie partielle et son objectif d’autonomie à atteindre.


lundi 3 février 2020

L'inclusion n'est pas un plus d'intégration

L'inclusion n'est pas un plus d'intégration : l'exemple des jeunes sourds


Développement d’un article publié dans la
Revue EMPAN, n° 89, mars 2013

J’avais publié une forme réduite de l’article dans la revue Empan. Je viens de retrouver la forme développée de cet article, que je propose ici. Les problématiques relatives aux notions d’intégration et d’inclusion ont bien évolué depuis 2013. A la relecture du texte, il reste d’actualité, et la réflexion sur les enjeux respectifs de ces deux notions et expériences mérite d’être approfondie.

Introduction

On assiste depuis quelques années, et avec une plus grande occurrence depuis la loi du 11 févier 2005[1], à une évolution sémantique qui substitue fréquemment, et de plus en plus, le terme inclusion à celui d’intégration. Celui-ci a été contesté bien avant la publication de cette loi, en particulier en raison des restrictions qu’il portait relativement à la place accordée aux personnes handicapées dans la société. Emblématique de cette critique est le Rapport Lachaud : « Il est temps de cesser de parler d’« intégration scolaire », car il n’est pas concevable qu’un individu ait besoin d’« intégrer » la communauté nationale sauf à en être étranger. Les enfants, les adolescents et les adultes handicapés appartiennent pleinement à notre communauté. »[2] Même si le terme inclusion n’est pas explicitement utilisé dans cette loi, les valeurs et les principes d’action qui y sont présents réfèrent à une philosophie de société inclusive et de droits humains.