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Président du Réseau Français sur le Processus de Production du Handicap (RFPPH) Formateur accrédité sur le modèle de développement humain-processus de production du handicap (MDH-PPH), et dans les domaine des droits et des politiques inclusives / administrateur organismes de formation et secteur médico-social / ancien cadre dans le secteur médico-social et formateur

samedi 4 janvier 2025

MDH-PPH et PASS-PAR

MDH-PPH et PASS-PAR

MDH-PPH : Modèle de Développement Humain – Processus de Production du Handicap. PASS-PAR : Processus d’actualisation Sociale de Soi – Par l’Adapation-Réadapation.

Dans les périodes de grands changements, à côté de ceux qui initient, formalisent, théorisent de nouveaux modèles de pensée, il y a toujours d’autres penseurs qui tentent de maintenir les anciens modèles, en les renouvelant toutefois sur certains aspects. Quand Galilée établit la théorie de la rotation de la terre, d’autres scientifiques, comme l’éminent astronome Tycho Brahe, ne cessèrent de produire des calculs forts compliqués pour justifier de l’ancienne théorie. Le PASS-PAR est en quelque sorte le Tycho Brahe du MDH-PPH.

Le MDH-PPH est un modèle caractéristique significatif de changement de conceptions et de représentations du handicap. Partant de l’expérience des approches sociales du handicap, Patrick Fougeyrollas et son équipe ont conçu, dans les années 1990, un modèle, le Processus de Production du Handicap (devenu depuis le MDH-PPH), modèle écosystémique qui explique les situations vécues par les personnes handicapées comme le résultat de l’ajustement, ou de l’absence d’ajustement, entre les caractéristiques de la personne et les caractéristiques de l’environnement. Le handicap n’est pas dans la personne ; une personne rencontre des situations de handicap lorsqu’elle ne peut réaliser des habitudes de vie ou des activités en raison de l’inadaptation de l’environnement à ce qu’elle est. Avec ce modèle, il n’est plus possible de penser que le handicap se situe dans la personne, quelle que soit la complexité du fonctionnement de celle-ci, ou dans la manière dont ses caractéristiques s’expriment. Ce qui définit une situation de handicap, ou au contraire une situation de participation sociale, c’est la manière dont les caractéristiques d’une personne s’articulent, s’ajustent, interagissent avec les caractéristiques de l’environnement. La situation de handicap n’est pas dans les capacités ou les compétences d’une personne, mais dans ses habitudes de vie (ses activités courante, ses rôles sociaux).

Ce sont pourtant ces anciens modèles que l’on retrouve dans le PASS-PAR. Le PASS-PAR, tout en se revendiquant du MDH-PPH et en en utilisant partiellement le vocabulaire, est en réalité fondé sur une approche radicalement différente, correspondants aux modèle antérieurs. La situation de handicap a pour « contraire » non pas la participation sociale, mais une « situation d’actualisation » de soi, c’est-à-dire une « mauvaise » réalisation de soi, ce qui renvoie non à l’interaction avec un environnement mais à la seule « expression » des caractéristiques individuelles. L’environnement n’est présent que pour donner des stimuli ou comme lieu d’exercice d’activités, pas du tout comme « facteur » de production de situations de handicap.

Les habitudes de vie, qui dans le MDH-PPH sont déterminées dans le cadre d’une interaction entre des caractéristiques individuelles et des caractéristiques environnementales, sont ici définies dans le registre des compétences dont la personne fait l’apprentissage (c’est d’ailleurs pour cette raison que les activités courantes et les rôles sociaux sont au même niveau que les capacités/habiletés, puisqu’elles se développent dans la personne). Trouver un job, aller au collège ne dépendent pas de l’environnement de travail ou d’école, mais sont définies comme compétences de la personne, tout comme aller boire une bière avec des amis, ou aller au cinéma. Si les compétences (ou capacités) soient constitutives de telles habitudes de vie, celles-ci ne s’y réduisent pas. Autrement dit, ce qui détermine, dans le PASS-PAR, les situations de handicap rencontrées par des personnes, c’est essentiellement la constitution et le développement de la personne, qui vont déterminer la nature des besoins, qu’il conviendra de satisfaire. Cela ressemble furieusement aux approches bio-médicales, enrichies d’un volet psycho-social.

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