Deux notes d'information de la DEPP sur la scolarisation des élèves en situation de handicap
La DEPP (Direction de
l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance) du Ministère de
l’Education nationale a publié dans de dernier trimestre de 2016 deux notes
d’information qui donnent des chiffres tout à fait intéressants sur les
évolutions et les caractéristiques de la scolarisation des élèves en situation
de handicap :
"Pour la première fois, un regard sur les parcours à l'école primaire des élèves en situation de handicap" accéder à la note
"Depuis la loi de 2005 la scolarisation des enfants en situation de handicap a fortement augmenté." accéder à la note
La première note (Note n° 26 – octobre 2016), de S
Le Laidier et P Prouchandy : « Pour
la première fois, un regard sur les parcours à l’école primaire des élèves en
situation de handicap ».
Résumé : « Alors que la plupart
des élèves de dix ans entrent en CM2, moins d’un élève en situation de handicap
sur quatre parvient à ce niveau à cet âge. Quatre ans auparavant, à six ans,
six sur dix entraient pourtant en CP. Si plus de huit sur dix de ces enfants
étaient en classe ordinaire à six ans, moins d’un sur deux s’y trouve à dix
ans. Entrant moins souvent à l’école maternelle dès trois ans, et moins souvent
« à l’heure » au début de l’école élémentaire, une moitié d’entre eux va
progressivement passer dans une classe ou un établissement spécialisés, les
enfants de milieux défavorisés davantage que ceux d’origine sociale plus élevée. »
Questions : Lorsque de nombreux élèves en situation de handicap soit redoublent
(ce qui explique le plus grand nombre d’élèves handicapés âgés que pour les
élèves valides en fin de parcours primaire), soit sont orientés vers les
classes ou établissements spécialisés, à qui faut-il en attribuer la
responsabilité ? Aux élèves qui ne sont pas en mesure de s’adapter aux
exigences qui leur sont imposées dans la classe ordinaire, actant de fait que
l’école ordinaire n’est pas faite pour eux, t par conséquent pour tous ?
Ou au système éducatif et aux classes aujourd’hui incapables d’accueillir, dans
un même dispositif de vivre ensemble et d’apprendre ensemble, des élèves avec
des profils et des besoins particuliers, ce qui caractériserait une école pas
encore inclusive ? Par ailleurs, le fait que des enfants de milieux
défavorisés fassent davantage l’objet d’une orientation vers les dispositifs
spécialisés tient-il au fait qu’ils aient davantage de difficultés à l’école,
ou au fait que les familles défavorisées adhèrent davantage (ou résistent
moins) aux préconisations des professionnels et de l’école ?
La seconde note (Note n° 36 – décembre 2016) de S
Le Laidier, H Michaudon et P Prouchandy : « Depuis la loi de 2005 la scolarisation des enfants en situation de
handicap a fortement augmenté ».
Résumé : « La scolarisation en milieu ordinaire des élèves en situation de
handicap a augmenté de 80 % en neuf ans. En 2015, les élèves fréquentent
plus souvent une classe ordinaire qu’en 2006. Dans le second degré, les
effectifs ont été multipliés par 2,7 ; cette hausse s’est aussi
accompagnée d’une très forte augmentation du nombre d’élèves scolarisés en
ULIS. L’accompagnement individualisé a plus que doublé et concerne aujourd’hui
39 % des élèves du premier degré et 18 % de ceux du second degré. »
Questions : Si l’on considère que les
effectifs accueillis en milieu spécialisé ont proportionnellement moins diminué
que les effectifs scolarisés en milieu ordinaire n’ont augmenté, force est de
constater qu’il y a aujourd’hui davantage d’enfants et d’adolescents en
situation de handicap. Il serait intéressant de connaitre plus précisément les
raisons de cette évolution : glissement de population du milieu spécialisé
vers le milieu ordinaire, accueil plus important en établissement spécialisé
d’enfants gravement handicapés (« troubles associés ») non accueillis
auparavant, prise en compte de nouvelles catégories de population dans la
catégorie du handicap ?
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