Inclusion à toutes les sauces
Il y a peu de temps, sur les réseaux sociaux, je suis tombé sur une information « likée » par une personne que je pensais militante de l’inclusion et qui partageait un article de presse dont titre était : « Ecole XXX, une école où tous les enfants sont dys ! ». L’article était tout à fait élogieux envers cet établissement scolaire qui accueillait une telle population, qui n’aurait pas trouvé de place satisfaisante dans les établissements scolaires existants. L’article pensait illustrer une modalité exemplaire d’une école désormais qualifiée d’inclusive, et qui en tant que système, était capable de mieux prendre en compte des scolarités problématiques comme celles des enfants « dys ».
On voit bien là la confusion entretenue, et partagée, entre
d’une part les scolarisations effectivement plus « performantes » de
nombreux enfants qui rencontraient des situations de handicap, ou plus
prosaïquement de grandes difficultés d’apprentissage à l’école, et d’autre part
la notion d’école inclusive. Car peut-on nommer inclusive une institution
dédiée à une certaine catégorie de population, fut-ce en raison et dans
l’intention de mieux répondre à certains besoins ? Un dispositif séparé,
mettant à part « pour leur bien » des enfants d’une catégorie donnée,
peut-il être qualifié d’inclusif ?
Ce modèle de fonctionnement éducatif ou scolaire fut le
modèle de toutes les institutions pour enfants handicapés : IME (instituts
médico-éducatifs), ITEP (institut thérapeutique, éducatif et pédagogique) et
tant d’autres. Ces institutions s’étaient aussi données comme objectifs et
missions d’éduquer (ou de mieux éduquer) et de prendre en charge des enfants
catégorisés selon telle ou telle déficience, selon telles ou telles incapacités,
selon tels ou tels troubles. Elles séparaient, mettaient à part, discriminaient,
des enfants qui ne pouvaient pas être scolarisés dans l’école ordinaire,
« normale », pour des enfants n’ayant pas de caractéristiques
« hors-normes ». Quelles différences entres ces institutions qui sont
aujourd’hui sommées d’être plus inclusives et de nouvelles institutions, dans
l’école ( ?) qui reproduisent des ségrégations des conditions d’existence,
et qui n’accueillent qu’une catégorie d’enfants ? Quelle différence entre
un IME dont la classe est aujourd’hui délocalisée dans un établissement
scolaire et qui accueille la catégorie d’enfants ayant des incapacités
intellectuelles, et l’école pour « dys » qui n’accueille que des
enfants ayant ce type de trouble ?
Mais pourrait-on objecter, il n’empêche que cette école
permet à des enfants de pouvoir faire des apprentissages, de ne pas souffrir de
leurs caractéristiques cognitives, d’avoir un meilleur bien-être, etc… Toutes
choses qu’ils n’auraient pu réaliser ou vivre dans une école ordinaire. Considérer
que tous les enfants qui ne tirent pas profit de l’école telle qu’elle
fonctionne aujourd’hui sont à « exclure » de cette école et à prendre
en charge dans des institutions spécialisées ou spécifiques (des établissements
spécialisés du secteur médico-social, des écoles spécialisées sous contrat ou
hors contrat, l’enseignement privé, l’éducation à domicile, etc…), penser un
tel projet politique éducatif, c’est laisser le système éducatif se débattre
dans les injonctions multiples, parfois complémentaires, souvent
contradictoires, de transmission et d’appropriation des savoirs, d’éducation
citoyenne, mais aussi de sélection et d’élitisme.
Se satisfaire de telles initiatives, c’est admettre
l’inéluctabilité et la légitimité de la ségrégation, de la discrimination, qui
fait d’une institution censée exister pour tous une institution réservée à
quelques-uns. En réalité, tout le contraire d’une institution inclusive, qui
aurait pour mission (pas facile, cela s’entend) d’accueillir tous les enfants,
et de trouver les moyens de s’adapter à tous ceux-ci, et de faire en sorte
qu’ils fassent des apprentissages, ne soient pas en souffrance, y trouvent du
bien-être, et y soient reconnus dans leurs caractéristiques et leurs
différences, sans discriminations.
BONJOUR JE TROUVE QUE CE MODELE EST TRES INTERESSANT à le faire connaitre à l'échel universelle pour qu'il soit adopté par les pays qui ont ratifié la CRDPH .Pour cele je vous propose de former des gens issus de ces pays .j'exprime ma volonté de poursuivre s'il y a eu des formations la dessus .je suis étudiant chercheur marocain sur le handicap .mes salutations sincéres et bn continuation
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