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Président du Réseau Français sur le Processus de Production du Handicap (RFPPH) Formateur accrédité sur le modèle de développement humain-processus de production du handicap (MDH-PPH), et dans les domaine des droits et des politiques inclusives / administrateur organismes de formation et secteur médico-social / ancien cadre dans le secteur médico-social et formateur

jeudi 11 mars 2021

inclusion à toutes les sauces

Inclusion à toutes les sauces

Il y a peu de temps, sur les réseaux sociaux, je suis tombé sur une information « likée » par une personne que je pensais militante de l’inclusion et qui partageait un article de presse dont titre était : « Ecole XXX, une école où tous les enfants sont dys ! ». L’article était tout à fait élogieux envers cet établissement scolaire qui accueillait une telle population, qui n’aurait pas trouvé de place satisfaisante dans les établissements scolaires existants. L’article pensait illustrer une modalité exemplaire d’une école désormais qualifiée d’inclusive, et qui en tant que système, était capable de mieux prendre en compte des scolarités problématiques comme celles des enfants « dys ».

On voit bien là la confusion entretenue, et partagée, entre d’une part les scolarisations effectivement plus « performantes » de nombreux enfants qui rencontraient des situations de handicap, ou plus prosaïquement de grandes difficultés d’apprentissage à l’école, et d’autre part la notion d’école inclusive. Car peut-on nommer inclusive une institution dédiée à une certaine catégorie de population, fut-ce en raison et dans l’intention de mieux répondre à certains besoins ? Un dispositif séparé, mettant à part « pour leur bien » des enfants d’une catégorie donnée, peut-il être qualifié d’inclusif ?

Ce modèle de fonctionnement éducatif ou scolaire fut le modèle de toutes les institutions pour enfants handicapés : IME (instituts médico-éducatifs), ITEP (institut thérapeutique, éducatif et pédagogique) et tant d’autres. Ces institutions s’étaient aussi données comme objectifs et missions d’éduquer (ou de mieux éduquer) et de prendre en charge des enfants catégorisés selon telle ou telle déficience, selon telles ou telles incapacités, selon tels ou tels troubles. Elles séparaient, mettaient à part, discriminaient, des enfants qui ne pouvaient pas être scolarisés dans l’école ordinaire, « normale », pour des enfants n’ayant pas de caractéristiques « hors-normes ». Quelles différences entres ces institutions qui sont aujourd’hui sommées d’être plus inclusives et de nouvelles institutions, dans l’école ( ?) qui reproduisent des ségrégations des conditions d’existence, et qui n’accueillent qu’une catégorie d’enfants ? Quelle différence entre un IME dont la classe est aujourd’hui délocalisée dans un établissement scolaire et qui accueille la catégorie d’enfants ayant des incapacités intellectuelles, et l’école pour « dys » qui n’accueille que des enfants ayant ce type de trouble ?

Mais pourrait-on objecter, il n’empêche que cette école permet à des enfants de pouvoir faire des apprentissages, de ne pas souffrir de leurs caractéristiques cognitives, d’avoir un meilleur bien-être, etc… Toutes choses qu’ils n’auraient pu réaliser ou vivre dans une école ordinaire. Considérer que tous les enfants qui ne tirent pas profit de l’école telle qu’elle fonctionne aujourd’hui sont à « exclure » de cette école et à prendre en charge dans des institutions spécialisées ou spécifiques (des établissements spécialisés du secteur médico-social, des écoles spécialisées sous contrat ou hors contrat, l’enseignement privé, l’éducation à domicile, etc…), penser un tel projet politique éducatif, c’est laisser le système éducatif se débattre dans les injonctions multiples, parfois complémentaires, souvent contradictoires, de transmission et d’appropriation des savoirs, d’éducation citoyenne, mais aussi de sélection et d’élitisme.

Se satisfaire de telles initiatives, c’est admettre l’inéluctabilité et la légitimité de la ségrégation, de la discrimination, qui fait d’une institution censée exister pour tous une institution réservée à quelques-uns. En réalité, tout le contraire d’une institution inclusive, qui aurait pour mission (pas facile, cela s’entend) d’accueillir tous les enfants, et de trouver les moyens de s’adapter à tous ceux-ci, et de faire en sorte qu’ils fassent des apprentissages, ne soient pas en souffrance, y trouvent du bien-être, et y soient reconnus dans leurs caractéristiques et leurs différences, sans discriminations.

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1 commentaire:

  1. BONJOUR JE TROUVE QUE CE MODELE EST TRES INTERESSANT à le faire connaitre à l'échel universelle pour qu'il soit adopté par les pays qui ont ratifié la CRDPH .Pour cele je vous propose de former des gens issus de ces pays .j'exprime ma volonté de poursuivre s'il y a eu des formations la dessus .je suis étudiant chercheur marocain sur le handicap .mes salutations sincéres et bn continuation

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