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Président du Réseau Français sur le Processus de Production du Handicap (RFPPH) Formateur accrédité sur le modèle de développement humain-processus de production du handicap (MDH-PPH), et dans les domaine des droits et des politiques inclusives / administrateur organismes de formation et secteur médico-social / ancien cadre dans le secteur médico-social et formateur

lundi 2 avril 2018

lecture : relation de soin et handicap

Relation de soin et handicap - Pour une approche humaine et éthique de situations complexes

de Patrick SUREAU, SeliArslan, 2018




Il n’est pas si fréquent qu’un soignant (l’auteur est ergothérapeute) présente une telle approche systémique et éthique (écologique) de l’intervention de soin.


Extraits de la présentation : « Soigner un patient, accompagner une personne handicapée, demande de se défaire de certaines représentations ou idées reçues. Si les premiers moments après un accident ou l’aggravation d’un état de santé requièrent des soins médicaux, rapidement les soignants vont devoir sortir du schéma de la réponse à un problème, de l’aide apportée pour « guérir ». Toute situation de handicap requiert une approche adaptée à chacun, subtile et raisonnée pour comprendre les demandes spécifiques. Il s’agit ainsi de revenir, dans la première partie, sur des évidences, parfois trop peu questionnées, comme la supposée nécessité d’« instaurer la confiance », de « rassurer la personne », ou bien d’« éviter de la mettre en échec ». Face à une personne handicapée, il importe d’éviter de ne s’en remettre qu’au seul modèle médical, réductionniste, qui peut conduire à ne la considérer que comme une personne malade. L’abord de chaque situation singulière exige un raisonnement élargi et une démarche éthique. […] Une approche systémique du vécu de la personne est nécessaire et l’apport de l’ergothérapie est ici essentiel. Celle-ci cherche à tenir compte de son environnement, à se défaire de la seule attention à la pathologie, et à s’appuyer sur les ressources de la personne pour tenter de renforcer la qualité de vie. »

Ce que j’ai trouvé remarquable dans cet ouvrage, c’est que la posture professionnelle (de soignant et de formateur) adoptée par l’auteur rejoint les postures plus « sociales » d’autres intervenants auprès des personnes en situation de handicap. Comme l’écrit l’auteur, « les soignants ont souvent encore une approche des situations de handicap principalement dominée par le modèle médical, celui-ci ayant pour objet la guérison de la personne malade. ». Mais d’autres intervenants, non soignants, malheureusement adoptent cette posture, qui considère la personne définie par son handicap, par sa déficience, son trouble, ses incapacités, etc.

Parfois aussi, au contraire, dans les institutions, les soignants s’opposent à d’autres professionnels, sur des malentendus, quand ils prétendent mette le soin comme une vérité absolue et supérieure, quand ils veulent « guérir le handicap » en confondant les situations de handicap rencontrées par des personnes avec leurs déficiences ou leurs maladies. La posture d’humilité préconisée par l’auteur n’empêche nullement le soin, bien au contraire. Mais, surtout, cette posture favorise la qualité de la relation, et la collaboration, avec d’une part les personnes concernées, et d’autre part les autres professionnels non soignants.

Et c’est, me semble-t-il, la seule posture que l’on puisse adopter face à la complexité des situations des personnes et à la complexité des environnements. Et au-delà de la relation de soin proprement dite, c’est une telle attitude humaine et éthique que l’on pourrait (et devrait) attendre de tous les accompagnants des personnes vulnérables.

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