Inclusion scolaire, éducation inclusive
Longtemps on a confondu, non pas tant conceptuellement que
pragmatiquement, intégration scolaire et inclusion scolaire. Et bien souvent,
tant dans des textes réglementaires que dans les discours et les organisations
sur le terrain de la scolarisation, le second terme se substituait au premier,
sans beaucoup de changements dans la réalité vécue et décrite par les
terminologies utilisées. Aujourd’hui, la différence conceptuelle et pragmatique
entre l’intégration et l’inclusion semble mieux actée. L’intégration scolaire
tenait pour condition que l’élève handicapé soit le plus proche possible de la
norme non handicapée pour être intégré. Avec l’inclusion scolaire, c’est le
système éducatif qui doit faire l’effort de s’adapter à cet élève.
Mais dans l’inclusion scolaire, la condition de l’action inclusive est d’identifier spécifiquement, individuellement ou collectivement, les besoins de l’élève concerné pour pouvoir y mettre une action de remédiation, différenciation, de compensation, d’accessibilité. C’est à ce niveau qu’on essayer de distinguer les différences entre les concepts d’inclusion scolaire et d’éducation, (ou d’école) inclusive.
Dans un rapport du Conseil supérieur de l’éducation
québécois (Pour une école riche de tous ses élèves, octobre 2017), les auteurs
utilisent une vignette qui me semble tout à fait pertinente pour comprendre et
illustrer les différences.
L’inclusion scolaire correspondrait à la vignette
« EQUITE » : les aides sont ciblées pour permettre à des enfants
de voir. La notions d’éducation inclusive correspondrait à la vignette
« ACCES UNIVERSEL » : l’environnement est conçu au préalable
pour tous, sans qu’il y ait besoin de prévoir des aides ciblées spécifiques
pour quelques-uns.
Ce même rapport met en évidence que l’inclusion
scolaire, telle qu’elle est conçue, n’est pas si inclusive que cela, qu’elle
maintient des obstacles à la réelle participation des élèves à l’environnement
scolaire. « Porter un regard sur la
diversité des élèves dans leur ensemble plutôt que sur les particularités de
chaque type d’élève est un premier pas vers une éducation inclusive pour tous… La
conception universelle de l’apprentissage repose sur une planification
inclusive de l’enseignement qui mise sur l’inclusion de tous les élèves plutôt
que sur l’accommodement en fonction de besoins individuels. La CUA tient compte
de la diversité des élèves, qui doit être prise au sens large. »
Si j'ai bien lu, c'est l'intégration scolaire qui correspond à l'étiquette "équité" et non inclusion. Par ailleurs le lien dirige vers un autre article. Et merci pour ce partage de réflexions. Très stimulant.
RépondreSupprimerParfois les notions d'intégration scolaire et d'inclusion scolaire sont superposées. Dans le cas présent, je les ai distinguées : à la notion d'équité ( et son illustration) correspond la notion d'inclusion scolaire, qui consiste à cibler une personne ou une catégorie de personnes pour leur fournir l'adaptation nécessaire à leur participation sociale. la notion d'école inclusive est plus large (avec l'illustration de l'accès universel), puisqu'elle ne désigne pas des populations particulières, mais prévoit et anticipe de s'adapter à tous.
RépondreSupprimerEt merci d'avoir signalé l'erreur de lien