Réinventer l'école ? Politiques, conceptions et pratiques inclusives
Sous la direction de G Pelgrims et J-M Perez, INSHEA et Champ Social, 2016
Les contributions s’articulent autour de trois axes :
Sous la direction de G Pelgrims et J-M Perez, INSHEA et Champ Social, 2016
Cet ouvrage réunit plusieurs compte-rendu de recherches
menées dans des pays francophones (France, Suisse, Québec) sur
« l’effectivité » de l’école inclusive, sur les manières dont le
mouvement inclusif peut se concrétiser à l’école, dans les obstacles qu’il
rencontre comme dans les facilitateurs qui le favorise.
Ces recherches concernent tous les niveaux de la
« pratique » : « C’est
au niveau des pratiques d’enseignement, des gestes pédagogiques, des rencontres
entre élèves différents, des collaborations entre partenaires et des
conceptions qui en résultent, au niveau d’un établissement scolaire, d’une
classe, d’une situation didactique, qu’apparaissent les obstacles et les
facilitateurs de la participation et du devenir. »
- - Les injonctions politiques et les déclinaisons
pédagogiques
- - Les conceptions associées à la notion d’école
inclusive
- - Les pratiques d’enseignement et le point de vue
des acteurs
L’ouvrage présente également une bibliographie importante.
Parmi les contributions présentées, la seconde relate une
expérience, avec des résultats évalués comme pertinents, sur des interventions
orthopédagogiques au Québec. Alors qu’en France, les populations ciblées sont
d’emblée mises en petits groupes séparés, ainsi que sur le mode de la
remédiation individuelle, cette expérience relate une autre démarche, étagée
sur 3 niveaux : interventions « universelles », pour tous les
élèves au sein de la classe, de qualité (avec différenciation pédagogique) ;
deuxième niveau : interventions ciblées en cas de difficultés par groupes
de 3 à 5 élèves, en 3 fois 30 minutes par semaine ; et enfin troisième
niveau : interventions dirigées lorsque les interventions précédentes ne
suffisent pas, par groupe de 2 ou 3 élèves entre 3 à 4 heures par semaines, en
plusieurs séquences. Ces dispositifs concernent au sein d’une classe
indifféremment les élèves handicapés et les élèves en difficultés d’adaptation
ou d’apprentissage.
Dans une autre contribution, les auteurs remarquent que la
catégorisation des élèves par leurs caractéristiques constitue un obstacle à
une école qui se voudrait inclusive, même lorsqu’un nouveau vocabulaire, comme
celui de « besoins éducatifs particuliers », avait pour objectif
d’éviter justement cette catégorisation : « Au niveau des systèmes et des politiques scolaires, le terme besoins
éducatifs particuliers est progressivement utilisé pour désigner des
« catégories d’élèves » et pour procéder à l’octroi de mesures de
pédagogie spécialisée et de scolarisation dans différentes structures
d’enseignement spécialisé. De plus les besoins sont définis, non pas en
référence à l’école, mais en termes étiologiques, indiquant combien la
compréhension des situations de handicap que rencontrent des élèves échappe
difficilement à une causalité externe à l’école. » (p.76)
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