Education inclusive : privilège ou droit ?
Serge EBERSOLD, PUG, 2017
L’inclusion apparaît aujourd’hui comme une évidence sociale. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres, et la réalité de l’inclusion, de l’éducation inclusive, mérite d’être interrogée dans sa mise en œuvre. C’est ce que propose ce nouvel ouvrage de Serge Ebersold, en interrogeant ce qui se passe après l’école ou dans la transition après le lycée : c’est là en effet que peut s’évaluer le résultat de la politique inclusive dans laquelle se sont trouvés les jeunes en situation de handicap.
L’auteur
fait voir comme ce qu’il appelle l’orchestration de la prise en charge produit
des situations de handicap. Du côté de l’environnement « ordinaire »
dans la manière dont il conçoit l’acessibilisation en
« stigmatisant » les bénéficiaires, comme du côté des services d’accompagnement
qui s’adressent aux spécificités de la déficience.
Cette orchestration place la problématique du côté de
l’individu à soigner plutôt que du côté des conditions permettant de répondre
aux besoins des personnes à besoins particuliers, qu’ils présentent ou non une
déficience ou un trouble. Or c’est pourtant cette posture, cet « ethos
inclusif » qui sont les garants d’une véritable éducation inclusive,
évitant au statut d’élève ou d’étudiant de disparaitre derrière le statut de
déficient ou handicapé. Autrement dit, il importe davantage de se préoccuper
des difficultés de l’ensemble des élèves, quelles que soient leurs
caractéristiques personnelles, que de se focaliser sur les difficultés censées
être celles des personnes en raison de leurs caractéristiques physiologiques.
Présentation
de l’éditeur : « L’éducation
inclusive entend promouvoir des sociétés inclusives. Comment le système
éducatif prépare-t-il les jeunes handicapés aux rôles et aux responsabilités de
la condition d’adulte ? Leur permet-il de vivre aussi indépendamment que
possible après le lycée ? Pour répondre à ces questions, l’auteur mobilise
des travaux internationaux ainsi que les résultats d’une recherche centrée sur
la transition juvénile. Il montre que l’accès à l’enseignement supérieur ou à
l’emploi n’est pas forcément synonyme d’affiliation sociale et d’indépendance.
Il prouve que les conceptions dominantes de l’accessibilité incitent l’école à
soutenir les élèves les plus méritants au détriment des plus vulnérables au
risque de faire de l’inclusion un privilège. Les analyses proposées sont
enrichies par des pistes de réflexion sur les facteurs conditionnant la
réussite scolaire des élèves handicapés et leur inclusion scolaire et
professionnelle. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire