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Président du Réseau Français sur le Processus de Production du Handicap (RFPPH) Formateur accrédité sur le modèle de développement humain-processus de production du handicap (MDH-PPH), et dans les domaine des droits et des politiques inclusives / administrateur organismes de formation et secteur médico-social / ancien cadre dans le secteur médico-social et formateur

jeudi 29 août 2019

droits et inclusion, soins et intégration

Droits et inclusion, soins et intégration


Le handicap peut être compris soit comme un problème individuel et de santé, soit comme un problème social et d’accès aux droits, les deux perspectives pouvant être autant complémentaires que contradictoires.

Lorsqu’on envisage le handicap uniquement sous l’aspect du fonctionnement humain, même en y intégrant des facteurs contextuels, sous l’influence de phénomènes de santé, on est tenté par la priorisation de la compensation (réparation, rééducation, réadaptation, aides). L’intégration scolaire si situe dans ce paradigme, dans la mesure où elle met la proximité ou la conformité avec l’environnement ordinaire, obtenues après rééducation par exemple, comme condition à la présence dans l’école pour tous.


Lorsqu’on envisage le handicap sous l’aspect du droit des personnes et que le handicap signifie une réduction de droits et de participation sociale sous l’effet de l’interaction dynamique entre une personne et son environnement, les réponses à la réduction du handicap se situent autant dans les possibilités des personnes que dans les modifications de l’environnement. Ainsi l’inclusion scolaire, ou mieux l’école inclusive, se propose de rendre accessible l’école (sur le plan matériel, mais aussi sur le plan pédagogique) aux caractéristiques de tous les élèves.

Le discours « médical », et le discours défectologique qui lui est attaché, avec les notions d’incapacités et d’incapacitation, constitue la porte ouverte au déni d’éducabilité. La réparation, la réadaptation, la réhabilitation, le soin, ne sont pas des actes relevant de l’éducabilité, c’est-à-dire de l’aptitude d’une personne à être éduquée et à s’éduquer. Dans les établissements et services médico-sociaux, c’est encore bien souvent la prééminence (y compris statutaire) de l’approche médicale qui prévaut, et qui donne du sens à l’action : du soin, de la rééducation, de la réadaptation avant l’éducation, y compris en termes de scolarisation.

La réponse au besoin de soin, la réponse thérapeutique s’impose bien souvent : la consultation, la séance d’orthophonie, la rencontre avec le psychologue priment sur la présence en classe, se traduisant pas un droit aux soins se positionnant face au droit à la scolarisation, et s’imposant pour différentes raisons, pas toujours objectivées. Ainsi, par exemple, les consultations médicales s’imposent dans le cadre de l’organisation de la présence du médecin dans l’établissement et non dans le cadre d’un besoin vital.

Il y a bien sûr de nombreuses raisons à la persistance de cette omni présence et de cette prééminence de l’approche médicale, soignante, curative dans les réponses à apporter aux personnes en situation de handicap. Il s’agit du fruit d’une longue histoire dans laquelle les personnes en situation de handicap étaient identifiées, assimilées, désignées, et réduites à leur déficience, et à ce titre soignées et rééduquées. Mais il y aussi les politiques publiques qui donnent à penser que les problématiques des personnes handicapées sont une affaire de santé : le rattachement du secteur médico-social (dans la terminologie le terme médico est premier) aux Agences Régionales de Santé, ou l’entrée de la nomenclature de SERAFIN-PH par les besoins de santé sont, à cet égard, des éléments d’immobilisme.

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